Si peindre ce qui nous entoure sans souci de leur beauté est une démarche quelque peu fatidique, alors on retrouve des écrits réalistes à la préhistoire...Le mouvement réaliste est apparu en France vers 1850 : on l'attribue à tort à Jules Champfleury qui pourtant se défiait de ce terme ("Le nom me fait horreur par sa terminaison pédantesque ; je crains les écoles comme le choléra, et ma plus grande joie est de rencontrer des individualités nettement tranchées", Lettre à George Sand). Il rappelle d'ailleurs combien il réprouve ce terme, inventé par les journalistes critiques, dans un ouvrage de 1857 justement intitulé… Le Réalisme. Ce mouvement consisterait, en littérature, à « s'inspirer des méthodes de la science, de s'en tenir rigoureusement à l'étude et à la description des faits, s'effacer derrière le sujet [3] ». Il n'y a jamais eu d'"école" réaliste, au sens où il a existé des "écoles" naturaliste, symboliste, surréaliste : regroupements d'écrivains sous la bannière d'une communauté esthétique revendiquée.
Entre les deux concepts: réalisme versus romantisme, il convient, en littérature, de laisser le champ libre à une forme d'œuvres qui oscillent entre les deux.Citons notamment Stendhal, précurseur de la littérature-miroir, proche d'un romantisme violent avec le personnage de Julien Sorel, ou feutré avec La Chartreuse de Parme. Et aussi Balzac, proche d'un réalisme romantique avec le personnage de Lucien de Rubempré ou du roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Mais ces nuances ont mis du temps à voir le jour. « Stendhal et Balzac avaient pu paraître des anti-Lamartine: on s'apercevait qu'ils étaient mieux pris. Dès lors, le réalisme va être la mise en cause du scientisme et du prométhéisme, du mérite et de la valeur des œuvres humaines qui avaient structuré l'effort antérieur[4] »
Texte par Lemonnier qui fut dédié au maître du mouvement naturaliste, Émile Zola.
Les mots réalisme et naturalisme sont, certes, proches, mais ne signifient pas tout à