Rossetti 1999
Plasticité sensori-motrice et récupération fonctionnelle : les effets thérapeutiques de l’adaptation prismatique sur la négligence spatiale unilatérale ne des propriétés les plus intéressantes du système nerveux central est sa faculté de modifier son organisation fonctionnelle aussi bien que structurale. Les neurosciences comportementales montrent que des mécanismes de plasticité des fonctions sensori-motrices, responsables des interactions de l’individu avec son environnement, peuvent être mis en jeu dans quatre situations principales : le développement, l’apprentissage, l’adaptation à de nouvelles conditions physiques, et la récupération fonctionnelle consécutive à une lésion cérébrale. Dans le cadre de cet article, deux de ces aspects seront envisagés. Ce sont tout d’abord les processus d’adaptation sensorimotrice à des perturbations de l’environnement qui retiendront notre attention, car ils sont les plus faciles à manipuler à des fins expérimentales.
Nous envisagerons ensuite comment la stimulation de ces processus est susceptible de faciliter la récupération fonctionnelle du déficit observé après lésion cérébrale.
U
La plasticité des fonctions sensori-motrices La nécessité pour le système nerveux central de développer et d’entretenir la plasticité des fonctions sensorimotrices tient évidemment aux modifications physiques progressives subies par l’organisme humain au cours de la vie (allongement des membres, prise de taille, perte de souplesse, prise de poids, déficits visuels...), qui impliquent une adaptation des commandes motrices aux nouvelles propriétés physiques de l’organisme.
L’adaptation de ces fonctions répond également aux perturbations de l’environnement. L’être humain peut ainsi faire face à des conditions de m/s n° 2, vol. 15, février 99
surpression (plongée sous-marine) ou d’apesanteur (dans l’espace), et s’adapter au port de lunettes ou aux conséquences de la chirurgie orthopédique. Pour