Rosanvallon : De la sécuruté à l'Etat providence
Résumé n°5
Pierre ROSANVALLON, « De la Sécurité sociale à l'État-providence »,
L'État en France, Paris, Le Seuil, 1993, pp 1884-195
Diplômé d'HEC avant de s'engager dans le syndicalisme (CFDT) et de côtoyer d'assez près les pouvoirs politiques, rien ne destinait Pierre Rosanvallon à une carrière universitaire, voie qu'il emprunte pourtant à la fin des années 1970. Il s'intéresse à la politique française et à son Histoire, tout particulièrement à la conception moderne de l'Etat. Dans ce chapitre de l'État en France il se propose d'aborder son sujet d'étude à travers le prisme de la notion d'État-providence et de la construction de cette notion.
Il place aux fondements de cet État-providence la naissance du projet de Sécurité sociale le 4 octobre 1945 concrétisé par le législateur le 22 mai 1946. Bien que s'inscrivant dans une certaine continuité avec le système jusqu'alors en vigueur, cette réforme marque un tournant dans les dépenses de sécurité sociale de la France (0,9% du PIB en 1938, 8,1% en 1947) dans une sorte d'aboutissement de ce qu'il considère être le « programme social-républicain ». Plus qu'une simple réforme, c'est un véritable bouleversement culturel qui s'opère. Les causes sont multiples : à la fois la fin de la guerre et les influences du rapport Beveridge en Angleterre qui, dans un contexte de renouveau, de reconstruction apporte un vent nouveau sur la conception de l'économie en la figure de J.-M. Keynes.
La Sécurité sociale connait un développement progressif vers son idéal d'universalité en agrandissant son champs d'action à toujours plus de citoyens mais c'est la prise en compte d'un risque nouveau qui va lui faire prendre une dimension nouvelle dans la société française : le chômage.
En effet le nombre des personnes au chômage s'accroit dès la fin de la période de reconstruction et l'extension de la Sécurité sociale à