Ronsard - les amours de cassandre
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lle. L'enchantement passerait alors par un élargissement de la perspective individuelle vers une perspective universelle - c'est le principe du lyrisme ; on pourra citer l'exemple des Contemplations de Victor Hugo, parlant notamment de la douleur de la mort de sa fille, Léopoldine, et donnant à cette douleur une portée universelle, cosmique. Enfin, troisième élément pour poser la thèse de Du Bellay, la place donnée au travail de la langue et de sa musicalité dans le genre poétique invite à inviter celle-ci comme un art de l'enchantement au sens premier du terme, comme un art de la « sorcellerie évocatoire » (Baudelaire) sublimant et universalisant toutes choses. Le chant qu'est la poésie ferait passer la douleur individuelle du côté de l'universel et ferait donc passer la douleur derrière le chant universel. II. Les limites de la position de Du Bellay : le dépassement de l'individualité de la douleur du poète et le caractère réducteur du concept d'enchantement pour définir le genre poétique Les limites de la thèse de Du Bellay peuvent être définies sur deux plans distincts. Le premier de ces plans est celui du statut de l'invidu-poète : s'il est souvent visible il ne se pose pas nécessairement comme le sujet personnel de son oeuvre, si bien qu'il n'est pas pertinent de dire « qui chante son mal l'enchante » puisque le pronom « qui » contient finalement deux sujets différents : l'individu poète et l'artiste qui par son art dépasse son