- L'amour passion Le coup de foudre réciproque lors de la première rencontre de Roméo et Juliette, est dû à un double hasard : celui de la rencontre du serviteur illettré qui portait les invitations et qui non seulement met au courant Benvolio et Roméo de la fête organisée le soir même chez les Capulet, mais les invite et celui de l'insistance des amis de Roméo car il n' a pas du tout envie de se rendre au bal, il est trop mélancolique pour avoir envie de s'amuser. En d'autres termes rien ne laissait envisager que cette soirée serait pour Roméo (et pour Juliette) un événement qui bouleverserait sa (leur) vie. Si le premier échange amoureux entre Roméo et Juliette est sous le signe d'une courtoisie toute conventionnelle qui réunit le profane et le sacré ( Juliette est une Sainte, Roméo un pèlerin qui la vénère : " ... je prendrai le fruit de mes prières [...] le péché de mes lèvres / Par tes lèvres est effacé" page 89), très vite il évolue en une passion irrésistible : Juliette est impatiente de connaître la réponse de Roméo (acte II, scène 5), elle est impatiente de se marier, de se donner à Roméo (acte III, scène 2) Ils ne conçoivent pas la vie l'un sans l'autre (" Je veux avoir de tes nouvelles à toute heure chaque jour" (page 189), ce qui explique que l'exil soit perçu comme une épreuve mortifère et que les séparations ( après la première rencontre et avant le départ de Roméo pour Mantoue) soient si longues : Roméo et Juliette n'en finissent pas de se dire au revoir. Passion irraisonnable qui fait fi de tout ce qui n'est pas l'amour. L'amour seul compte désormais et rien ne peut s'y opposer pas même l'antagonisme familial. Ils sont prêts tous deux à renier leur nom qui n'est désormais pour Juliette qu'une simple convention d'état civil : "Ne m'appelle plus qu'amour et je serai rebaptisé ; / Dorénavant je ne serai plus Roméo." (page 101). Et, lorsque Frère Laurent fait appel à plus de mesure et invite Roméo à ne pas précipiter les événements :