Rome vers le Sud (292-241)
1. 292-280 av. J.-C : montée des tensions entre Rome et Tarente
1.1. Situation géographique
Les Romains, arrivés à Venusia – ville frontière entre l'Apulie et la Lucanie – en 291 av. J.-C. et parvenant à fonder une colonie à Luceria, sont en contact direct avec la Grande Grèce. Avant de la posséder, ils doivent d’abord vaincre Tarente, ville la plus puissante de la région. Motivés à constituer leur flotte face à celle des Tarentins, les Romains font alliance avec plusieurs puissances maritimes telles que Naples, Carthage ou Syracuse et créent ainsi un réseau qui leur concède un contrôle plus étendu.
En outre, les cités indigènes tentent souvent d’envahir les cités italiotes, ce qui pousse ces dernières à fonder une alliance – la ligue italiote – ayant pour objectif de s’entraider en cas d’invasions. La ligue italiote ne suffisant pas toujours, elles font également appel à certaines grandes puissances comme celle dirigée par Alexandre le Molosse, sollicitée par Tarente en 334 av. J.-C., qui a aidé les cités italiotes à repousser les envahisseurs. Désireux de prendre le contrôle de la Grande Grèce, Alexandre est désapprouvé par Tarente qui rompt l’alliance les unissant ; les autres cités italiotes profitent de cette opportunité pour s’émanciper en partie de Tarente et pour mettre un terme aux invasions sur leurs territoires.
Mais à la mort d’Alexandre le Molosse en 330 av. J.-C., les cités italiotes – hostiles envers Tarente puisqu’elles n’ont pas eu d’aide lorsqu’elles ont été envahies – deviennent alors ses ennemies ; ainsi les relations entre les cités italiotes et Tarente sont mauvaises.
1.2. L’appel à l’aide de Thourioi
En outre, les Lucaniens menacent de plus en plus Thourioi qui, vers 282 av. J.-C., fait appel aux Romains plutôt qu’à Tarente pour lui venir en aide. Les citoyens aristocrates sont expulsés de la ville par les Tarentins car, de façon générale, les aristocrates sont favorables aux Romains qui leur accordent