Roman du terroir, intro
Introduction
Le roman du terroir, qui a constitué le cœur de la littérature québécoise jusque dans les années 1940, était en grande partie le véhicule d’un style de vie idéalisée, où la campagne, le patriarcat et la les activités de l’agriculteur se voyaient magnifiés. Sous l’autorité de l’Église, qui avait droit de véto sur ce qui était publié ou non, pendant près d’un siècle, ce type de roman a surtout été le vecteur d’une très forte morale religieuse, à travers laquelle, entre autres, la ville était dépeinte comme un lieu de malheurs et de péchés. C’est très exactement ce que l’on voit, dans cet extrait de La terre paternelle de Patrice Lacombe. En effet, dans cette œuvre, la ville est dépeinte comme le lieu de toutes les pertes et cela est visible, d’abord, par le fait que Chauvin et sa famille y sombre dans une très grande pauvreté. Puis, bien qu’il soit possible de dire que les femmes, dans ce récit, conserve une certaine forme de tradition ménagère chère à l’Église, nous verrons que la ville implique un tord bien plus lourd encore, celui de la perte de la dignité.
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Conclusion
Pour conclure, parce que Chauvin y perd à la fois son argent, son cheval et tout son savoir-faire d’agriculteur et parce que, s’abaissant à demander la charité, sa femme en vient à perdre sa dignité, il est clair que la ville dans La terre paternelle est une métaphore de la perte. Bien sûr, quelques éléments de traditions perdurent toujours au sein de la famille, mais cela, on l’a vu, ne parvient pas à garder cette dernière loin du besoin et du malheur. Malgré tout, le roman de Lacombe se termine plutôt bien, car les personnages décident de retourner à la campagne, là où, dans l’imaginaire québécois du 19e siècle, se trouve le Salut. Moraliste, le narrateur s’y adresse finalement directement au lecteur, pour lui expliquer le destin des Québécois et faire l’éloge de la pureté de leur âme. Ainsi, La terre paternelle