Quelques mois… Seulement quelques mois. Ou peut être plus. Cela faisait déjà un moment qu’elle ne suivait plus le cours du temps. La pauvre elfe qu’était Söphya avait perdu toutes ses vives couleurs tant elle errait depuis ces quelques mois pour elle, seule, sans avoir rencontrer qui que ce soit de vivant si ce n’était oiseaux et autres animaux.
Telle une coquille vide, son esprit embrumé guidait son corps gelé à travers le tissu blanc que l’hiver avait déposé sur la plaine. Soudain, elle tomba sur les genoux, épuisée, le souffle court. Elle venait d’atteindre sa limite après avoir marcher sans relâche et sans but durant plusieurs jours. Söphya se laissa tombée sur le dos. Ses yeux, dont l’iris jouait entre le bleu du ciel et le vert des jeunes pousses végétales, se dirigèrent instantanément vers les nuages sombres qui laissaient un rideau de sphères blanches tombé sur le sol. Le bras tendu, la main de Söphya suivit la même voie que son regard et, paume saluant le ciel, elle laissait chaque flocon l’éviter jusqu’à ce qu’un, et un seul, n’entre en contact avec sa peau pâle et délicate. Celui-ci disparut sur le champ pour offrir sa place à une larme translucide qui glissa le long des doigts fins de l’elfe étalée au sol. Reprenant lentement une respiration correcte, Söphya put constater que sa peau commençait à frissonner, et comme rassurée par cette marque de faiblesse, elle soupira de soulagement tout en refermant ses paupières puis laissa sa main retombée au côté de sa hanche nue. Son corps, couvert d’un simple voile taillé en robe fendue de chaque côté, ne semblait que peu souffrir du temps qui passe mais quelques bleus se laissaient paraître sur ses jambes et bras.

-La Solitude … Tu l’as tant de fois eu pour compagnie. Je goûte à présent à ton mode de vie… Et je le hais sincèrement, Feu toi… Humaine maudite dans tes veines. Susurra-t-elle dans le vide.

Sa chevelure châtain commençait à disparaître sous les flocons qui ne cessaient de tomber. Söphya