Roger Caillois
PRESENTATION
Caillois, Roger (1913-1978), anthropologue et poète français, dont l’œuvre véhicule une réflexion sur l’imaginaire, sur le mythe et sur le sacré.
2.
UN ITINÉRAIRE INTELLECTUEL TRÈS RICHE
Né à Reims, Roger Caillois entre à l’École normale supérieure et obtient l’agrégation de grammaire en 1936. Il rejoint le groupe surréaliste en 1932, pour s’en séparer trois ans plus tard, en publiant Procès intellectuel de l’art, où il exprime son désaccord avec André Breton au sujet du merveilleux.
Plus tard, il se rapproche de Georges Bataille et, avec celui-ci et Michel Leiris, fonde en 1938 le « Collège de sociologie », lieu de réflexion anthropologique transdisciplinaire orienté sur la question des rapports de l’Homme et du sacré. La même année, il publie le Mythe et l’Homme et, l’année suivante, fait paraître l’Homme et le Sacré, textes qui prolongent les travaux du Collège de sociologie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il vit en Amérique du Sud, où il fonde l’Institut français de Buenos Aires, et se consacre à la traduction d’auteurs latino-américains, notamment Pablo Neruda, Antonio Porchia et Jorge Luis Borges. Il crée également la revue Lettres françaises, qui soutient la Résistance.
Après la guerre, de 1948 à 1971, il devient chef de division chargé des affaires culturelles à l’Unesco, organisme avec le soutien duquel il fonde une revue interdisciplinaire, Diogène (1952). Parallèlement il s’efforce de promouvoir en France la littérature sud-américaine en créant la collection « la Croix du Sud » aux éditions Gallimard (1948).
Il consacre ensuite divers essais à l’écriture poétique (Art poétique, 1958 ; Approches de la poésie, 1978), à l’esthétique (Esthétique généralisée, 1962), à l’imaginaire onirique (l’Incertitude qui vient des rêves, 1956 ; Pierres, 1966 ; Approches de l’imaginaire, 1974), au fantastique (Au cœur du fantastique, 1965) et au jeu (les Jeux et les Hommes, 1958).
En 1971, Roger Caillois est reçu à l’Académie française. Il a