Risque naturels
28.03.2010
Ajouter un commentaire Sciences Par Sylvain Kahn
Les sociétés face aux risques naturels: Concepcion (Chili) 1 mois après le séisme. 3 questions à Alain Musset 0 [pic]
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Alain Musset est géographe, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. Il est l’auteur de Villes nomades du Nouveau Monde, éd. de l’Ehess, 2002. Il est intervenu dans Planète Terre en septembre 2006. 1-Quels sont la cause et le bilan du tremblement de terre du 27 février 2010 au Chili? L’épisode sismique qui a récemment touché le Chili n’est que la suite d’une longue série de tremblements de terre qui, depuis le début du XVIe siècle, ont régulièrement frappé les villes fondées par les conquérants espagnols. Nous sommes en effet dans une des zones sismiques les plus actives du monde, au contact entre deux plaques tectoniques (subduction de la plaque Nazca sous la plaque Amérique du sud). Tous les dix ans, un tremblement de grande amplitude touche cette région. En 1570, vingt ans à peine après la fondation de Concepción, la ville était détruite par un violent séisme. Le même scénario s’est répété en 1658, puis en 1751. Suite à cette catastrophe, le site originel de Concepción a été abandonné et les habitants se sont déplacés vers le site actuel de la capitale régionale, au bord du rio Biobío. Il s’agissait de se protéger non seulement des secousses sismiques mais aussi des effets dévastateurs des tsunamis qui suivent les mouvements de la croûte terrestre et balaient les agglomérations situées sur le littoral. Ce déplacement n’a pas empêché Concepción d’être à nouveau détruite en 1835. Un nouveau projet de transfert vers une zone moins sensible a été envisagé, mais il n’a pas été mis en œuvre. Les tremblements de terre suivants, en particulier ceux de 1906, 1928, 1939, 1960 (9,5 sur l’échelle ouverte de Richter) et 1985 ont prouvé qu’un tel déplacement n’aurait servi à rien. Le bilan du séisme du 27