Rimbaud, marine
« Marine » : titre évoquant une scène maritime (un classique dans la poésie et la peinture, voir Verlaine, Mallarmé…)
Poème : dizain composé de 2 phrases en vers libres ( pas de rimes finales ni d’isométrie (les vers sont extrêmement variés : de 4 à 14 syllabes ! ! !) de type descriptif et de registre épique ( c’est le seul qui me semble convenir…avec les pluriels, les grossissements (voir les verbes ou les compléments) et le thème traité). Une précision sur la typographie : présence d' alinéas dans certaines éditions . Si l’on devait justifier ces alinéas, nous pourrions dire que les alinéas des vers 1 et 5 se justifient par le commencement de phrases et que celui du vers 3 peut s’expliquer par la quantité des syllabes pour créer un équilibre entre les vers 3 et 4 : le vers 3 comporte 4 syllabes, le vers 4 en comporte 8 (le double, élémentaire !)…Première ambiguïté du texte : sommes-nous devant une vision réelle, une représentation picturale ou encore une création de l’imagination rimbaldienne (qui est, comme chacun sait, débordante !) ? Pas de réponse précise envisageable mais ce n’est pas important. Deuxième ambiguïté : le texte est bâti sur une similitude et une confusion de 2 éléments distincts d’ordinaire (la terre et la mer) que Rimbaud souhaite réunir, d’où la présence constante du rythme binaire. De plus, le poète semble influencé par la technique picturale de Turner (voir tableau p.361) qui offrent également des confusions entre les éléments terrestres et marins.
I La structure binaire du texte :
Dès la première lecture, une succession d’éléments doubles apparaissent :
La structure syntaxique : Les vers 1 et 2 constituent 2 groupes sujets ; les vers 3 et 4 sont constitués d’un verbe et d’un COD ; les vers 5 et 6 sont 2 groupes sujets coordonnés par « et » ; les vers 8 et 9 constituent 2 CC de lieu.
A l’intérieur de ces vers, une subdivision binaire est possible : aux vers 1 et 2, les adjectifs déterminatifs sont au nombre