Séance 5 : « Des femmes»
C’est depuis la Révolution française que l’on se pose la question du statut de la femme dans la société, Nicolas Condorcet écrit en 1790 l’Essai sur l’admission des femmes aux droits de cité. Les femmes elles mêmes commencent également à se battre pour leurs droits, Olympe de Gouges écrit en 1791 dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne que « la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune », elle sera guillotinée pour avoir voulu prendre part à la vie politique. En 1793, Le Moniteur écrit « Elle voulut être homme d'État et il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d'avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe ». Elles n’ont donc au début du XIXe siècle aucun statut, aucun pouvoir, et malgré les veines tentatives de quelques utopistes féministes, elles ne parviennent qu’à figurer en tant que muses pour Ingres dans Madame d’Haussonville en 1845, ou encore pour Manet dans Déjeuner sur l’herbe en 1863. Les femmes étaient donc, au XIXe siècle éduquées aux travaux domestiques. Elles sont toujours exclues de la société civile, elles doivent devenir femmes au foyer, savoir coudre, éduquer des enfants… Et elles ne devaient en aucun cas côtoyer des garçons étant jeune, dont elles étaient d’ailleurs séparées, jusqu’en 1886 par la loi Goblet qui supprime les séparations matérielles mises en place par la loi Guizot en 1833. L’entrée dans l’ère démocratique en 1848 ne modifie pas leur sort car elles n’obtiennent pas le droit de vote. Toutefois, cet idéal de la femme au foyer catholique, qui n’est bon que dans la Haute classe de la société, perd son influence avec l’essor du libéralisme et l’ouverture de l’éducation pour tous dès 1850 avec la loi Falloux qui instaure l’établissement d’école pour filles dans les communes de plus de huit cents habitants, puis en 1867 avec Victor Duruy qui ouvre les lycées aux