Rhinocéros d'ionesco
Intro générale: Le titre de la pièce désigne un animal monstrueux dont notre imaginaire fait un être monstrueusement comique. On a donc l’image d’une forme écrasante, vague et ridicule. Le lecteur est habitué à des animaux nobles comme le sphinx et le minotaure alors qu’ici nous avons un animal qui ressemble à la bêtise. Dans la pièce, les rhinocéros sont des hommes militants d’une cause nouvelle : Le refus de considérer l’individu comme un être libre et maître de soi. Ionesco déclarait qu’il aurait pu appeler sa pièce : « Moutons » qui évoquent l’instinct grégaire. Elle est écrite dans le climat de l’après guerre après l’expérience du totalitarisme. Cette pièce dénonce donc la violence qui s’oppose à la raison, l’instinct qui s’oppose à la parole et l’obéissance qui s’oppose à la liberté individuelle.
Intro de l’exposition : L’exposition est marquée par l’abondance et la précision des indications scéniques. Elle est intitulée décors. Les éléments non verbaux sont accentués. On s’intéresse donc au fonctionnement de ce passage grâce au cadre spatio-temporel, aux personnages et au rôle de la parole. Comme dans une pièce classique, « Rhinocéros » nous propose des indications spatiales.
I- Indications spatio-temporelles
Dès la première phrase, le lieu est posé : « Une place en province » puis il y a une série d’éléments visuels proposés avec une extrême précision : « épicerie […] le clocher […] le café […] la terrasse ». Pour que l’identification soit clair au spectateur, il précise la position de chaque élément du décor : « Dans le fond du plateau pas loin des coulisses ». De plus, il rajoute l’inscription « EPICERIE » et il y a des tables et des chaises devant le café. On constate donc que c’est un décor banal de la vie quotidienne qui ne renvoie à aucune ville précise. L’entrée en scène des personnages renforce le caractère familier (la femme et son chat, les deux amis qui prennent un café et une épicière qui critique). Contrairement