Rhinocéros, ionesco
La symbolique du monstre est ici celle de la marginalité. Cette marginalité est incarnée dans la pièce par le personnage de Béranger, qui lors de son dernier monologue, expose ses sentiments. Il se dit monstrueux d’abord, car il est différent physiquement. Contrairement à tous les autres, Bérenger ne se transforme pas en rhinocéros et cela l’amène à se détester. Un champ lexical de la hideur (« laid », « laideur », « pas beau », « traits tombants », « peau flasque » p.161) traduit la haine que porte Béranger pour son propre corps qui est différent des corps bestiaux d’autrui. Couplé à cela, la répétition « Un homme n’est pas laid, un homme n’est pas laid! » (p.160), qui dévoile que Bérenger pense qu’aucun être humain est hideux, solidifie la penser de ce dernier qu’il est moins humain que …afficher plus de contenu…
Dans la pièce, le monstre qu’est le rhinocéros symbolise la monter du totalitarisme. Cette métaphore se solidifie d’abord en établissant la dangerosité des rhinocéros. Lorsqu’un rhinocéros piétine un chat innocent, la répétition « Pauvre petite bête! Pauvre petite bête! Pauvre petite bête! » (p.43) souligne l’horreur commise à l’égard d’une innocente créature, parallèle direct pour les traitements que les nazis ont pu faire subir à certaines parties du peuple et dont l’auteur a été témoin. De plus, la métaphore « C’est comme une comète! » (p.20) utilise pour décrire le rhinocéros est particulièrement intéressante, car, comme une comète, le rhinocéros rase tout sur son passage sans regard pour autrui en raison de leur pauvre vue. Cela ajoute à la dangerosité de l’animal, car il est déshumanisé et peut donc blesser