1) Ionesco utilise des procédés dramaturgiques afin d’évoquer la métamorphose de Jean : « Jean est encore plus vert, et il parle avec beaucoup de peine », « il barrit presque », « il barrit de nouveau ». Plus on avance dans le texte, moins on entend le son de la voix de Jean : il est de plus en plus rhinocéros. Cela commence par la voix, puis le physique, il y a de plus en plus de didascalies, parce que le dialogue devient impossible entre eux. On remarque également que Jean ne cesse de se déplacer (verbe de mouvements) « allant et venant dans la pièce » de faire des allers et retours entre la salle de bain et la chambre « entrant dans la salle de bain et sortant », « toujours dans la salle de bains », on peut donc dire que la métamorphose de Jean ne se passe pas dans la chambre, mais dans la salle de bains : les deux personnages ne sont pas toujours dans la même pièce, ce qui montre le refus de communiquer de Jean. Ces déplacements et le hors scène (salle de bain) participe à la montée d’angoisse sur scène. Les paroles de Jean sont ponctuées de barrissement et des bruits signalés à la fois par les onomatopées « Brrr », mais aussi par les didascalies : c’est le début de la métamorphose de Jean, il change de voix « sa voix est méconnaissable ».
3) Les arguments de Jean : des affirmations courtes, non développées, non expliquées. Il se contredit. On a un rejet de la civilisation et de l’humanisme qu’il qualifie de « périmé ». D’autres valeurs semblent succéder à la morale et à la réflexion : la force et l’agressivité. L’instinct de vie domine sous sa forme la plus primaire ; Jean qui était si imprégné de morale au début de la pièce défend à présent le retour à la nature sans aucun état d’âme. L’instinct a remplacé la morale. Les forts écrasent les plus faibles.
4) On remarque que Jean utilise l’impératif lorsqu’il s’adresse à Bérenger : « démolissons tout cela », « ne prononcez plus ce mot », on peut alors dire Jean ne cherche plus à échanger des idées, mais