Elle marque la transition entre le Moyen Âge et l’Époque moderne en Europe. Le terme « renaissance » est en fait un terme moderne qui devint courant au xixe siècle dans les travaux d’historiens comme Jacob Burckhardt. Bien que l’on date les origines d’un mouvement de mécénat et d’effort intellectuel cantonné au milieu instruit à la première moitié du xive siècle, beaucoup d’aspects de la culture et de la société italienne restent largement médiévaux ; la Renaissance ne prend son essor qu’à la fin du siècle. L’époque est surtout connue pour son retour à la culture classique antique après ce que les humanistes de la Renaissance nomment l’Âge sombre2. Ces changements, bien qu’importants, ne se produisent que dans les plus hautes couches de la société, et pour la grande majorité de la population la vie quotidienne reste peu différente de celle au Moyen Âge, même si l'essor de la bourgeoisie marchande3 a permis d'élargir l'accès à la prospérité, ce qui contraste avec la plus triste condition de l'Europe dans le Haut Moyen Âge.
La renaissance italienne est, en effet, d'abord un phénomène économique qui s'amorce, selon certains historiens, dès le xiie siècle à la suite de la Première Croisade. Les routes commerciales de l'Orient s'ouvrent aux marchands européens, et l'Italie, au centre de la Méditerranée, devient la plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Asie. Les cités marchandes italiennes s'enrichissent grâce au commerce de la soie et des épices. Un système bancaire moderne se crée et une nouvelle classe sociale voit le jour : la bourgeoisie. Le Florin (devise de Florence) devient la monnaie internationale du bas Moyen Âge. Cette richesse amène les cités italiennes (indépendantes et fières) à rivaliser entre elles dans le domaine de la culture des arts et des sciences. Chaque prince, pour apparaître plus puissant que son voisin, est prêt à dépenser des fortunes pour avoir les meilleurs artistes et les plus beaux monuments.
La Renaissance italienne prend