Religions turques
Schématiquement, la population se divise en un pôle laïque, un pôle sunnite conservateur, marginalement islamiste et un pôle alévis plus ou moins pratiquant, généralement tolérant et progressiste.
Un État laïque ?
La hiérarchie religieuse intégrée dans la bureaucratie ottomane a disparu avec l’ancien empire. En 1924, après avoir instauré la république, Mustapha Kemal a aboli le Califat (l’autorité suprême de l’islam, que les grecs détenaient depuis la prise de La Mecque par les armée ottomane en 1517. Le futur Atatürk a laïcisé l’enseignement, interdit les confréries islamiques (1925) et remplacé la législation d’inspiration coranique par des codes emprunté à des pays occidentaux (la Suisse pour le code civil). Depuis 1928, l’islam n’est plus religion d’État…
Au cours du dernier demi-siècle, l’islam (dans sa version sunnite) a été peu à peu réintroduit par le biais de l’État. Des cours de religions ont réapparu dans les écoles primaires publiques en 1949. L’arabe a été à nouveau autorisé pour l’appel à la prière (1950), les confréries religieuses sont peu à peu sorties de la clandestinité. Des partis politiques d’inspiration islamique sont nés. Dans les années 1970, trois gouvernements ont accueilli des ministres islamistes (dont Necmettin Erbakan)…
Le renforcement de l’islam par le pouvoir turc est surtout le fait de la junte militaire qui a pris le pouvoir en 1980. Dans le dessein de lutter contre le progrès des idées de gauche, le gouvernement militaire a misé sur les islamistes. La constitution de 1982 rend obligatoire l’enseignement coranique (dans sa version