Redaction Madame de Bovary
Une fois mariée, Berthe n’aurait de cesse de satisfaire son mari par ses nombreuses attentions. Ce dernier, comblé par sa femme, récompenserait son beau-père en la plaçant dans les hautes sphères de la bourgeoisie. Charles pourrait alors encore plus s’enrichir, et couvrir sa femme de cadeaux. Pour lui, sa fille sera la parfaite maîtresse de maison, en apportant à son mari les pantoufles tant attendues après sa journée de travail. Elle saurait le satisfaire par ses gestes affectueux. Elle lui broderait ses vêtements, lui jouerait ses airs de musique favoris et par-dessus tout, lui donnerait un fils, beau et en bonne santé. Ce dernier pourrait ainsi devenir le digne héritier de son père. Berthe lui donnerait tous les plaisirs qu’un mari est en droit d’attendre.
Cette nuit-là, Charles rêva aussi de son avenir. Il vit sa femme et sa fille, au coin du feu, échangeant des recettes de cuisine, tout en réalisant leurs travaux de broderie. Il s’imaginait, rentrant du travail, sa femme se précipitant vers lui, l’embrassant, l’aidant à quitter sa veste, lui donnant son journal et ses pantoufles. Il embrasserait sa grande fille, venue leur rendre visite durant le voyage d’affaires de son époux ; ils passeraient ensuite tous les trois à table pour finir dans le salon à discuter et veiller très tard. Sa fille lui broderait ses nouvelles pantoufles. Elle donnerait ainsi le sourire à ses parents et ferait leur bonheur.
Charles fut soudain interrompu dans son doux rêve par le grincement des auvents de la pharmacie que Justin ouvrait comme chaque matin. Il se leva alors, sans réveiller sa femme Emma, qui dormait paisiblement et se dirigea vers le landau de sa fille Berthe. Il tira un fauteuil et se pencha sur son enfant endormi. Il repensa aux choix qu’il devrait faire, sa fille allant grandir d’année en année. Bientôt, elle reviendrait de l’école avec son sac qu’il aura