realisme et naturalisme
Le réalisme est, en quelque sorte, une manière d’envisager le réel, de se cantonner dans l’étude de la nature humaine, d’étudier objectivement jusqu’aux basses classes. Tout en s’intéressant aux sujets contemporains et quotidiens, les auteurs réalistes refusent de se laisser « emporter » par leur sujet, refusent la subjectivité et l’émotion comme réformateurs sociaux et moraux. Mais étudier la nature d’une façon objective, ce n’est pas photographier le réel :
La reproduction de la nature par l’homme ne sera jamais une reproduction ni une imitation, ce sera toujours une interprétation, [car] l’homme, quoi qu’il fasse pour se rendre l’esclave de la nature, est toujours emporté par son tempérament particulier qui le tient depuis les ongles jusqu’aux cheveux et qui le pousse à rendre la nature suivant l’impression qu’il en reçoit (Champfleury, Le Réalisme, 1857).
Il est bien certain qu’on ne peut jamais montrer la réalité telle qu’elle est : l’artiste ne peut que montrer sa vision personnelle du réel – sans compter qu’il est limité par le choix de son sujet, par son angle d’approche et par la technique de représentation qu’il emploie.
Si les écrivains réalistes cherchent toujours à accrocher leur public, ils souhaitent le faire non pas en faisant vibrer la corde des émotions, mais en l’amenant à réfléchir sur soi et sur le monde qui l’entoure. La source principale de leur inspiration est le réel, le présent, où ils vont