Rapport Talleyrand
La phrase de Burdeau « Plus la conception est hardie, plus la réalisation doit être rigoureuse » pourrait bien résumer la volonté qui a rythmé la vie de Talleyrand.
Homme de l’ancien régime par sa naissance, Talleyrand est un homme qui a traversé les grandes périodes de l’histoire française de la Révolution à la Restauration et a su prendre tous les tournants de cette époque agitée en s’assurant une place parmi les grands hommes du siècle.
Doté d’un très fort sentiment d’estime envers l’Etat et d’un attachement indéfectible à la France, il se souciait peu de ce que ses contemporains pensaient de lui et est toujours demeuré fidèle à ses convictions.
Son rapport au Premier consul, détenteur du pouvoir législatif, le 30 germinal an VIII (1800) est révélateur de son ambition pour l’Etat : il veut répandre « l’amour de la République » pour assurer sa continuité, grâce à un système et une discipline stricte, qui datent en fait de l’Ancien Régime. Plus que l’amour de la République, c’est l’amour de l’administration qu’il défend. Pour cela, il a recours à un système de « promotion graduelle », existant avant la Révolution, qui sera appliqué au sein du ministère des affaires extérieures (étrangères) dont il est à la tête. Pendant le consulat de Bonaparte, ou Talleyrand rend son rapport, et plus encore pendant l’empire, le ministère des affaires extérieures est le plus important, du fait des nombreuses conquêtes. De ce fait, Talleyrand occupe « le second rôle pendant presque huit ans » (Furet) en étant à la tête de ce ministère. La réforme qu’il promeut dans son rapport est donc d’importance.
Talleyrand explique la nécessité de recréer et d’entretenir une manière de penser propre à l’organisation chargée de gérer et d’assurer les tâches d’intendance qui incombent à l’Etat : « un esprit d’administration », perpétué grâce à la remise en place du système de promotion graduelle.
Dans quelle mesure ce système