Rapport de brodeck
Rappel de la situation : l’Anderer, arrivé quelques mois auparavant, a organisé le vernissage de son exposition à l’auberge Schloss ; il s’agit de portraits des villageois, mais également de paysages. En quoi cette exposition est-elle révélatrice des âmes et des actes et que dit-elle sur la création artistique ? * Le pouvoir des tableaux :
® ce sont tout d’abord des tableaux qui s’animent, qui prennent vie sous les yeux des personnages. Ils sont très largement personnifiés, objets parlants, témoins et dépositaires de secrets du village : « racontèrent », « parlaient de », « disait », devenaient parlants », « ils racontaient leur histoire », ... Ils sont également présentés comme des objets au pouvoir surnaturel : « miroir opaque » (cf Blanche-Neige), « révélateurs merveilleux [au sens fort du terme] qui amenaient à la lumière les vérités profondes des êtres »
® quelles sont ces vérités ?
- Brodeck, tout d’abord, est confronté à cette magie ; il prétend avoir été « aspiré » par le tableau, capable de lire dans son passé, mais aussi dans son présent, ce qui est dit de façon synthétique : « tout ce que j’avais été, tout ce que j’étais » ; c’est surtout sa douleur qu’il découvre à travers l’œuvre de l’Anderer, comme le montre le registre pathétique utilisé. Victime expiatoire d’un drame qui s’est joué quelques années plus tôt (le camp, le retour, le mutisme d’Emélia), il se distingue des autres villageois désigné à travers la périphrase : « la galerie d’écorchés » (qui rappelle les Ecorchés d’Honoré Fragonard, célèbre anatomiste du 18ème siècle)
- les villageois représentés sont tous associés à l’énumération de termes dévalorisants portant essentiellement sur une laideur morale, une