Le 18 avril 1850 à Angers, un régiment provoqua l'écroulement d'un pont suspendu enjambant le Maine simplement par le passage des soldats au pas cadencé. Un autre pont suspendu, cette fois-ci au Tacoma (USA) s'est effondré en 1940 par le seul effet de rafales de vent régulières sans être particulièrement violentes (60 km/h). Comment la simple marche d’un régiment peu nombreux ou des rafales de vent peu violentes peuvent-elles détruire un pont ? La réponse : le phénomène de résonance mécanique. Lorsqu’un système mécanique pouvant vibrer (osciller) est mis en oscillations forcées par un phénomène extérieur, celui-ci impose sa fréquence de vibration au système. Il y a résonance lorsque la fréquence imposée devient égale à la fréquence propre (fréquence lorsqu’il oscille librement) du système mécanique. Ce phénomène se manifeste par des oscillations très fortes, bien plus fortes que celles du phénomène qui impose sa fréquence, pouvant entraîner la destruction du système.
Et nos ponts dans tout ça ? Le pont suspendu joue le rôle du système mécanique pouvant vibrer. Les rafales de vent ou le pas cadencé jouent le rôle du système extérieur imposant sa fréquence de vibration au pont. Dans les deux exemples (Angers et Tacoma) il y a eu résonance, c'est-à-dire accord parfait entre la fréquence de vibration du vent ou du pas cadencé et la fréquence propre du pont. Les vibrations engendrées ont été suffisamment fortes pour détruire les deux ponts. Mais heureusement plus d’inquiétude à se faire sur un pont car depuis lors, les codes militaires du monde entier interdisent à une troupe de marcher au pas sur un pont et lors de la construction d’un pont (c’est aussi valable pour les gratte-ciel), les constructeurs tiennent compte dans leurs études de la fréquence naturelle de l’ouvrage en lui donnant une valeur qui ne puisse pas correspondre à celle de rafales de