Question transversale théâtralisation du pouvoir dans ubu roi, la reine morte, caligula, les bonnes.
Jarry, Ubu roi, III, 2
Camus, Caligula I,8
Montherlant, La reine morte, I,6
Genet, Les bonnes, scène du jeu.
Ce corpus est composé de quatre textes qui abordent tous la question du pouvoir et des relations humaines qui en découlent. Nous allons nous demander comment le pouvoir est théâtralisé dans ces extrait : quelle facette de ce pouvoir y est représentée et comment est-elle mise en scène ?
Ces quatre textes présentent tous la figure du tyran : tous les personnages dotés de pouvoir y abusent de leur autorité, prenant des décisions arbitraires et excessives comme l'emprisonnement de Don Cristovale par Ferrante, les exécutions sommaires ordonnées par Ubu ou Caligula, pour l'argent mais aussi le plaisir, les persécutions et humiliation de la « servante » par la « maîtresse » dans Les bonnes. On peut voir les marques du ton péremptoire avec les phrases exclamatives qui sont présentes dans tous les textes, l'utilisation très fréquente de l'impératif, et le présent de vérité générale qu'utilise Caligula pour présenter ses affirmations comme des vérités incontestables. Dans tous les textes on peut voir les insultes comme « imbécile », « idiote », « bouffre », assénées par les tyrans à leur entourage. Nous allons maintenant nous intéresser à la manière dont est représentée cette figure du tyran dans ces quatre textes théâtraux, en interrogeant les registres, le rythme et la mise en scène. Tous ces textes sont comiques de façon plus ou moins importante . Ubu l'est particulièrement : le lieu est imaginaire, les objets servant à torturer ou tuer les nobles sont inventés. Le comique de répétition est également très présent avec les questions d'Ubu qui sont toujours les mêmes et qui reviennent sans cesse ; le comique de langage avec des hyperboles, des mots et objets créés ; le comique de situation avec la foule qui est sur scène, comme nous l'indiquent les didascalies. Ce «