Quels regards mutuels se portent colonisés et colonisateurs ?
Lorsqu'en 1830 la France commença une guerre contre l'Algérie qui s'acheva en 1871, ses habitants connaissaient peu de choses de ce pays sinon les richesses qu'il apporterait. Il en est de même pour les autres colonies. Mais au bout de plusieurs dizaines d'années, colons et colonisés ont appris à se connaître que ce soit positivement ou négativement. C'est pourquoi il est intéressant de voir le regard qu'ils se portent réciproquement après ces années de fréquentation. La vision des colons sera donc abordée, puis ensuite celle des colonisés.
Tout d'abord, la vision des colons est globalement celle qu'on leur présente. C'est à dire que hormis quelques élites, le point de vue des colonisateurs est altéré par ce qu'on lui montre des colonies. Les populations indigènes ont été décrites comme incultes et inférieures par les promoteurs de la colonisation. C'est notamment le cas de Jules Ferry qui parlait de « devoir civilisateur » pour justifier la colonisation. Ces idées qui sont prêchées ne sont pas remises en cause par les colons qui ne se posent pas de questions. On le voit par exemple dans le livre de géographie de Ernest Grangier qui présente l'indigène comme simplet, de faible intelligence. Il contribue à justifier la colonisation et elle est pour lui légitime. Son livre n'est pas objectif mais ce qu'on lui a enseigné lui fait croire que si, ce qui montre les moeurs et la vision des européens de l'époque. La majorité des colons portent donc un regard négatif et méprisant sur les colonisés. La peinture de Ferdinand Roybet « l'essayage de la parure » illustre également la vision de l'indigène soumis et servile.
Cependant, une minorité grandissante d'intellectuels ne partage pas ce point de vue estimant que la colonisation n'aurait pas dû avoir lieu, ou du moins pas de cette manière. Ils utilisent notamment des caricatures pour dénoncer l’assujettissement excessif des indigènes. On retrouve ce regard dans le texte de Claude Farrère où un