Quelques thèmes dans antigone : la solitude et le bonheur
I- La solitude: 1) La solitude d’Antigone : Dès le début, le Prologue nous annonce qu'Antigone va « se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon ».
Antigone espérait l'aide de sa sœur pour ensevelir son frère mais Ismène a renoncé : « Nous ne pouvons pas [...] Il nous ferait mourir ». Ismène la traite de folle : « J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle ». Sa nourrice ne la comprend pas non plus : « Elle est fiancée et à quatre heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre », elle s'efforce de prendre soin de sa santé : « je suis là comme une idiote au lieu de lui donner quelque chose de chaud ». Créon non plus ne peut expliquer le comportement d’Antigone: « Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser contre moi ? [...] Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ? » Le dialogue souligne l’impossible communication avec les personnes qui entourent Antigone ; c’est un dialogue de sourds. Mais Antigone est aussi isolée pour par son entêtement, par sa décision de ne pas comprendre les autres : « Je ne veux pas comprendre. C'est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et mourir ». Ce n’est qu’au moment où elle meurt qu’elle exprime le besoin de chaleur humaine : « Deux bêtes se serreraient (…) je suis toute seule ». 2) La solitude de Créon : c’est le Prologue qui le présente aussi : « Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lu. ». Sa femme Eurydice ne lui parlera pas, « elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de se lever et de mourir » Pour accomplir son devoir, il ne compte que sur lui : « Mais Oedipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches et il a pris leur place » ; « Et puis,