Quelle place pour l’afrique dans la mondialisation ?
L’Afrique Sub-Saharienne est aujourd’hui la région du monde où l’extrême pauvreté est la plus répandue en même temps qu’elle y persiste de manière tenace. A l’horizon 2015, la région n’atteindra pas la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement onusiens, malgré le regain de mobilisation de l’aide internationale. A mesure que son poids démographique s’accroît, la divergence de l’Afrique constitue le principal frein à la réduction des inégalités mondiales permise par le décollage économique de la Chine et les bonnes performances du sous-continent indien. Comme l’écrivait René Dumont il y a cinquante ans, l’Afrique Noire est en effet mal partie [Dumont, 1962]. Ce mauvais départ peut sans doute être attribué à diverses contraintes naturelles, et à d’autres contraintes géographiques qui résultent de l’histoire comme la balkanisation du continent et l’enclavement de nombreux pays. Cependant, il réside aussi dans les institutions qui se sont greffées sur ces contraintes.
On admet aujourd’hui que ces institutions ne peuvent être transformées par un coup de baguette magique, quelle que soit la formule utilisée : aide extérieure en capital, politiques de libéralisation économique, modifications des règles juridiques, etc. Tandis que certains prédisent la désintégration violente d’Etats postcoloniaux perçus comme artificiels, d’autres parient sur une révolution démocratique s’appuyant sur de nouvelles générations plus instruites, plus urbaines et plus ouvertes sur l’extérieur, notamment via les migrations.
Depuis 2003, la croissance économique connaît une réelle embellie, tout d’abord grâce à une croissance mondiale exceptionnelle qui tire la demande et les cours des matières premières exportées, mais aussi grâce à de nouveaux investissements privés dans les secteurs d’extraction, un surcroît d’aide et une bonne pluviométrie. Tous les observateurs s’accordent bien évidemment pour