Que perdrait la pensée en perdant l'écriture ?
Si la pratique récente de l’écriture n’est que secondaire pour certains, d’autres la considèrent primordiale pour notre société. En effet, si elle est omniprésente dans notre monde actuel, c’est que nous en sommes aussi devenus en quelques sortes dépendant. Mais l’écriture n’a été inventée il n’y a seulement que quelques millénaires, et nous devons admettre que l’Homme pensait bien avant cette invention. Toutefois, l’écriture apporterait de nouvelles facultés intéressantes à notre pensée.
Si nous mettons l’écriture dans la même case que le langage oral ou gestuel, nous nous devons de constater que l’écriture est un intermédiaire de compréhension entre deux êtres humains. En effet, l’écriture permet de synthétiser nos idées afin de les faire comprendre aux autres individus. C’est également un moyen de reconnaissance mutuelle. « Si je vois un homme dans la rue, comment puis-je être sûr qu’il ne s’agit pas d’un automate ? » se demandait Descartes. Selon lui, il n’y a que la manifestation des pensées pour prouver que l’on est humain, car cette assurance ne se certifie que si autrui à qui je parle me répond.
D’autres parts, Hegel disait « c’est dans le mot que nous pensons ». Outre le point sur le langage, car nous pouvons extérioriser nos pensées en parlant, l’écriture permet de visualiser clairement le contenu de notre pensée. Mais cela ne s’arrête pas là : il peut nous arriver d’avoir certaines pensées imprécises, manquant de clarté. L’écriture permet l’organisation nette de la pensée, par des structures précises, détaillées ou synthétiques et nous fait prendre un certain recul sur ce que l’on pense. De plus, poser ces premières pensées nous amènent plus facilement à en développer d’autres et ainsi de suite, jusqu’à avoir un certain nombre de pensées sur un même sujet. De plus, nous pouvons constater automatiquement une évolution dans l’acheminement de nos idées. En effet, si l’on revient à notre première écriture,