Que nous enseignent les mythes ?
Il existe aujourd’hui trois définitions principales du mythe. Néanmoins, la plus contemporaine semble être celle qui le définit comme étant une construction de l’esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité. Or, elle n’apparaît pas forcément comme la plus susceptible de nous renseigner sur ce que nous apprend le mythe. C’est pourquoi il faudrait davantage s’attarder sur celle propre aux mythes grecs par exemple qui se définit comme un récit populaire ou littéraire mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables. Aussi, il serait intéressant de s’interroger sur le fait de savoir si le mythe n’a que pour fonction la narration d’une histoire quelconque ou s’il peut avoir d’autres fonctions qui font de lui une source d’informations propice à une meilleure compréhension de notre propre histoire. Pour le savoir nous allons étudier un mythe en particulier, celui d’Antigone.
Commençons par rappeler d’emblée qu’Antigone est un mythe tragique. Le propre du tragique est de mettre l’homme en rapport avec l’absolue. Or un tel rapport pose déjà un problème, si on part du fait que tout homme possède une conscience et que c’est un être fini. L’homme, à l’inverse de l’animal, peut se représenter des choses, des notions, ou encore des concepts. C’est donc par l’usage de sa conscience qu’il peut se mettre en contact avec l’idée d’absolu. Aussi, cette conscience de l’absolu accouplée à la conscience de sa propre finitude rend l’existence humaine malheureuse et vouée à une fin tragique puisque ce sont deux antagonismes source d’un paradoxe insoluble.
Revenons à Antigone où l’on retrouve cette tension avec l’exemple de Créon et d’Antigone. En bref, alors que Créon prône par-dessus tout l’ordre politique, et plus précisément les lois qu’un tel ordre suscite, Antigone privilégie les lois divines et les place devant toute chose. Elle se place donc d’emblée dans un rapport direct avec l’absolu et recherche une fidélité à