Qu'est-ce que la liberté?
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits…
Ainsi commence la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui fait de la liberté le premier des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Mais quelle est cette liberté qui non seulement naît avec l’homme, mais ne l’abandonne jamais ? Les citoyens dont un état d’urgence suspend tous les droits sont-ils encore libres ? Les esclaves seraient-ils libres ?
Qu’on la dise innée ou naturelle, l’important est qu’elle soit préalable à l’existence d’une société. Cette liberté est donc plus fondamentale encore que les libertés particulières – de circuler, de parler, de croire, et généralement de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. C’est pourquoi on la déclare : on reconnaît qu’elle existe déjà, avant toute décision politique, et qu’elle demeure, quels que soient les aléas.
contrat-social-0.1194261495.jpgMais que signifie-t-elle ? Simplement ceci, que nul ne peut vouloir à ma place. Qu’en conséquence le pouvoir et l’autorité se fondent sur le consentement de tous, que la règle de la majorité doit d’abord, selon la remarque de Rousseau, être adoptée à l’unanimité, et que lors d’un vote les voix, c’est-à-dire les volontés, sont égales.
Il est vrai que ces principes sont souvent bafoués, et qu’on cherche à se passer du consentement des hommes. Mais alors il ne s’agit ni de pouvoir ni d’autorité, mais de violence. Et même dans ce cas la liberté demeure, car tant que l’accord des volontés manque, cet état de choses est sans légitimité, et menace à tout instant d’être renversé.
Quand la répression et l’injustice règnent, la liberté demeure à travers le désaccord et la désapprobation qui, même silencieux, condamnent réellement le régime en place et le minent de