« Qu’est-ce qu’être cultivé ? » La première réponse qui vient est généralement le fait d’avoir de la culture générale, un savoir vaste. Mais être cultivé implique une richesse et le seul fait d’avoir plein de connaissances ne semble pas suffisant ; se militer à cette définition serait faux. L’adjectif « cultivé » implique la culture, il faut donc se pencher sur cette notion. Par opposition à la nature, la culture est l’ensemble cohérent des valeurs, mœurs et connaissances qui caractérisent la société humaine. Elle a pour but de nous ouvrir au monde humain. Est naturel tout ce qui se transmet biologiquement, par hérédité, tandis que ce qui est culturel est ce qui se transmet par voie non biologique mais par voie sociale. « Une » culture désigne donc une manière de vivre déterminée par un ensemble de valeurs. La culture est ce qui nous différencie de tous les autres animaux, c’est un domaine spécifique à l’homme. Alors, être cultivé, est-ce être un être culturel ? Pour y répondre, nous montrerons qu’être cultivé, c’est être plus qu’un animal, plus que culturel. Cependant, la dimension culturelle de l’homme est indissociable de la dimension naturelle de l’homme. Cela nous amènera à dire qu’être cultivé, ce n’est pas forcément avoir de la culture générale.

Le culturel est spécifique au genre humain. Etre un être de culture est donc être plus qu’un animal. La culture est spécifique à l’homme dans son rapport au monde mais aussi dans son rapport à ses semblables. Le langage est ce qui forme le lien entre l’homme et le monde et l’homme et l’homme.
L’homme est l’animal technicien. La technique est la première chose qui a servie à l’homme de se différencier des autres animaux, puisqu’elle lui a permis de survivre face à la nature. La technique est donc spécifique à l’homme. Chez l’animal, l’organe et l’outil se confondent : le crabe, par exemple, se sert de ses pinces pour s’enterrer. L’homme, lui, n’a rien d’intégré en lui, il n’est pas adapté à vivre dans la