Qu'est-ce qu'une éducation réussie
« L’homme ne peut devenir homme que par éducation. Il n’est que ce que l’éducation fait de lui. » C’est ce qu’explique Kant dans les Réflexions sur l’éducation. L’homme est un être inachevé par la nature comme nous l’explique le mythe de Prométhée et d’Epiméthée. Oublié par Epiméthée il est démuni face à la vie. L’homme doit donc se construire et apprendre par lui-même pour survivre ; il doit apprendre la vie. C’est le rôle que l’on donne à l’éducation que les enfants vont recevoir : elle doit leur enseigner tout ce qu’ils ont besoin de savoir pour pouvoir survivre. Elle a pour but d’effectuer le transfert de l’enfant de la sphère familiale à celle de la société.
Mais alors, que doit-on inculquer à ces enfants ? A quel moment peut-on dire d’une éducation qu’elle est réussie ? L’éducation par définition doit former, instruire, enseigner aux enfants un ensemble d’acquisitions morales, intellectuelles ou culturelles ainsi que les bons usages d’une société. C’est aujourd’hui le rôle des parents, mais aussi de l’école. Lorsqu’on parle d¬’éducation réussie, on s’interroge aujourd’hui sur un succès selon point de vue des ‘éducateurs’, plus généralement de la société. Mais, un succès vis-à-vis de l’extérieur est-ce un réel succès pour l’individu en lui-même ? La réussite personnelle de quelqu’un dépend-t-elle toujours d’une réussite dans la société ou ne cherche-t-on pas plutôt à permettre l’autonomie des individus ? Ces deux points de vue seront ceux auxquels nous nous intéresseront pour décider des conditions de réussite d’une éducation.
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(I) Si l’on considère l’étymologie de l’éducation qui renvoie à un apprentissage très directif en vue d’assurer le transfert d’un enfant de la sphère familiale à celle de la société, une éducation réussie se rapporte au point de vue que la société peut avoir vis-à-vis de cet enseignement. Cette éducation est jugée réussie à deux conditions, l’acquisition d’un grand nombre de