Pétain
Chef militaire à l'action décisive au cours de la Première guerre mondiale, Pétain est généralement présenté comme le « vainqueur de Verdun » et, avec Clemenceau, comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917. Si Foch lui est préféré comme généralissime des armées alliées (mars 1918), il demeure commandant en chef des forces françaises jusqu'à la fin de la guerre où il est fait maréchal de France (novembre 1918).
Auréolé d'un immense prestige au lendemain de la guerre, Pétain devient académicien en 1929. Ministre de la Guerre en 1934, il est nommé ambassadeur en Espagne en 1939. Rappelé au gouvernement en 1940 au moment de la débâcle, il s'oppose à la poursuite d'une guerre qu'il considère comme perdue et fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec l'Allemagne d'Adolf Hitler. Investi des pleins pouvoirs par l'Assemblée nationale le 10 juillet 1940, il s'octroie le lendemain le titre de Chef de l'État français, qu'il conserve durant les quatre années de l'Occupation nazie, du 11 juillet 1940 au 20 août 1944. Il engage la "Révolution nationale" et la "collaboration" avec l’Allemagne nazie.
Jugé à la Libération pour intelligence avec l'ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice, il est, par arrêt du 15 août 1945, frappé d'indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, la cour recommandant la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République. Il meurt en détention sur l’île d’Yeu où il est inhumé.
A 84 ans en juillet 1940, Philippe Pétain est le chef d'État le plus âgé de l'Histoire de