Prévention des risques professionnels dès
Le monde de l’agroalimentaire est actuellement marqué par une
« psychose » santé publique qui s’est installée chez une grande partie des consommateurs de plus en plus soucieux de leur santé : vache folle, salmonelles, listéria, dioxine..., autant d’affaires qui ont provoqué des crises graves à l’échelle d’une entreprise, d’un secteur, de toute une filière, avec en parallèle des exigences sanitaires de plus en plus sévères.
Les filières viande et poisson, notamment au niveau de la production primaire, sont en crise chronique, accentuée par un rapport de force déséquilibré avec la grande distribution.
L’évolution de la consommation, les impératifs économiques conduisent à une innovation permanente et à une évolution des procédés, des outils, des organisations, des rythmes de travail.
La main-d’oeuvre, traditionnellement d’origine agricole, souvent peu qualifiée, mais possédant un savoir-faire important, est elle aussi en évolution. Les exigences de l’hygiène alimentaire imposent l’apprentissage de la rigueur, de la métrologie, de nouveaux gestes, des tenues de travail plus contraignantes.
La pénibilité des tâches, accrue par des ambiances thermiques dures, contribue à rendre cette main-d’oeuvre de plus en plus rare.
C’est l’ensemble de ce contexte qu’il faut essayer d’appréhender si l’on souhaite mener une action efficace en matière de prévention des risques professionnels ou d’amélioration des conditions de travail.
Face à la complexité du secteur agroalimentaire, la démarche d’intégration de la prévention dès la conception des lieux de travail est indispensable.
Cette démarche doit évidemment prendre en compte les contraintes liées à l’hygiène alimentaire, précisées par une réglementation spécifique.
La directive 93/43/CEE du 14 juin 1993, directive-cadre, s’applique à tous les stades, de la production primaire au consommateur final.
Elle développe le principe de la « nouvelle approche »