prépa oral de Français : Pauline
Il s'agit d'un très bon petit roman, mais que l'on pourrait considérer comme réservé aux «habitués» de Dumas. Cela signifie que, comme toujours, l'intrigue et le suspense sont bien présents; la curiosité est excitée dès le début par une entrée en matière qui nous place en situation de complicité avec l'auteur. En effet, tout ce récit tient au fait que Dumas, pendant un voyage, rencontre sur son chemin son ami Alfred de Nerval accompagné d'une dame qui se dissimule et qui semble pourtant familière à l'auteur... Qui est donc cette femme visiblement souffrante qu'il croise à trois reprises et qui souhaite ne pas être vue de lui?
La réponse nous est donnée tranquillement, lorsque Dumas retrouve Nerval qui lui raconte son histoire. Tout le roman est donc écrit sur le mode de la narration : c'est Dumas qui raconte, puis son ami Nerval et enfin Pauline, qui insère à un moment le récit de sa malheureuse vie conjugale. Il y a très peu de dialogue, ce qui peut rendre la lecture difficile, particulièrement à un jeune public qui se rebute souvent devant les longs paragraphes. Par contre, pour les fanatiques de Dumas, il s'agit là d'un détail qui n'altère en rien le plaisir de la lecture.
Typique de cette époque où naquit le romantisme, le roman Pauline puise également dans la vague gothique populaire, au début du XIXe siècle, en Angleterre et en Allemagne. On y trouve toutes les caractéristiques du héros romantique, mélancolique, aux grandes déclarations amoureuses, prompt à défendre son honneur et à se dévouer corps et âme pour sa douce amie... en même temps qu'on y vit les grands frissons provoqués par les souterrains, les bruits dans la nuit, les cadavres disparus, les secrets... tout ce qui sera exploité davantage encore, quelques années plus tard, dans Le Comte de Monte-Cristo.
Bref, en terminant la lecture, on se considère heureux d'avoir été choisi comme confident de cette belle histoire...
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