Préface anthologie baroque
Ce grand souffle de l’art chrétien connaît une formidable expansion géographique de l’Italie à l’Orient chinois et de la péninsule ibérique à l’Amérique du Sud.
Mais sa fortune varie selon les pays. A Rome, il incarne le triomphalisme de l’Eglise et la soumission de l’exubérance à l’ordonnance. S’il y a coïncidence parfaite entre son esthétique et l’instinct germanique ou flamand, ses manifestations sont différentes dans les pays protestants, Hollande ou Angleterre. Plus sensible au classicisme, la France représente le point d’équilibre entre une architecture classique et des décors éphémères d’une veine plus baroque.
De plus, étant un phénomène universel, l’art baroque étend son souffle sous toutes les formes de la création :
L’architecture baroque utilise l’esthétique de la Renaissance d’une façon nouvelle, caractérisé par un usage abondant et somptueux des matières, des couleurs, des jeux d’ombres et de la lumière.
Le théâtre baroque peut se définir, comme le négatif du théâtre classique. À l’analyse intellectuelle, le baroque préfère l’émotion ; face à la recherche de la vraisemblance, le baroque tend vers l’illusion ; à l’unité de ton, le baroque privilégie l’inconstance et le paradoxe ; à la simplicité, le baroque oppose la complexité.
En sculpture baroque, les ensembles de figures prirent une importance nouvelle, avec l'apparition d'un mouvement dynamique et d'une énergie portée par les formes humaines qui s’enroulent en volutes autour d’un tourbillon central, ou atteignent vers l’extérieur les espaces alentours.
L’étendue des points communs de la musique baroque avec les principes esthétiques des arts graphiques et littéraires de la période baroque est encore une question débattue.