proust l'impressionniste
Corollaire de cette première idée, il y a celle de la diffraction. Un arbre, pour reprendre mon exemple, ça n'est pas un tout dans la perception qu'on en a (Sartre sera définitif sur ce point dans La Nausée : ce tout n'existe tout simplement pas, il est un mouvement artificiel, une création de la conscience). Il (l'arbre) est non seulement composé de feuilles, de branches, d'un tronc, mais surtout de reliefs, de creux, d'une partie ombragée et d'une autre exposée à la lumière. Cette forme de perception est non seulement privilégiée chez les peintres impressionnistes, mais aussi chez Proust qui ausculte ses personnages sous l'angle du détail, mais réfute également la notion de "psychologie plane", au profit d'une psychologie temporelle, fluctuante, sans "bords propres" (comme de la même manière, la mer et le ciel se confondent dans les marines d'Elstir), mouvante, dans le moment et dans les années. Le Temps retrouvé expose longuement cette dernière notion.