Productivité globale des facteurs, croissance potentielle et crise
Tout est clair quand on regarde la productivité globale des facteurs
Nous regardons l'évolution de la productivité globale des facteurs aux EtatsUnis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie, en Suède, au Japon.
On doit être extrêmement inquiets quand on observe un recul ou une stagnation de la productivité globale des facteurs, c'est-à-dire de l'ensemble capital + travail. Ceci s'observe au Japon, en France, en Espagne, en Italie. Ce recul ou cette stagnation montrent que le pays ne profite d'aucun progrès technique, soit qu'il n'innove pas, soit que ses entreprises n'utilisent pas les innovations pour développer de nouveaux produits ou moderniser les processus de production, soit que le niveau de qualification de la population active recule. Ceci révèle soit le faible dynamisme des entreprises, soit leurs difficultés financières qui les empêchent d'investir, soit un problème d'éducation.
Les pays concernés (Japon, France, Espagne, Italie) sont alors menacés d'un recul de leur niveau de gamme (de la qualité, de la différenciation, de la sophistication de leurs produits), donc d'un recul des salaires réels, d'une croissance potentielle extrêmement faible, de pertes de parts de marché, du
RECHERCHE ECONOMIQUE Rédacteur : Patrick ARTUS
recul du poids de l'industrie.
Quelle évolution de la productivité globale des facteurs ?
La productivité globale des facteurs est la productivité jointe de l'ensemble capital + travail. Elle représente donc le progrès technique, la capacité à avoir de la croissance pour des quantités de capital et de travail données : innovation, amélioration des processus de production, de la qualification de la population active. Nous regardons l'évolution depuis 1995 de la productivité globale des facteurs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie, en Suède, au Japon (graphique 1).
Graphique 1 Productivité globale des facteurs (100 en 1995:1)