prix nobel
Le prix Nobel d’économie 2009 revient cette année à Elinor Ostrom USA "pour ses travaux sur la gouvernance économique, notamment les biens communs", et Oliver E. Williamson USA "pour ses travaux sur la gouvernance économique, notamment les frontières de l’entreprise"
Elinor Ostrom a "remis en cause l’idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être régulée par les autorités publiques ou bien privatisée", estime le comité, qui sacre pour la première fois une femme depuis sa première attribution en 1969. "En étudiant l’auto-gestion dans le domaine de la pêche, de l’élevage, des forêts ou des lacs, Ostrom a montré que le résultat était souvent meilleure que ne le croit la théorie économique. Elle a observé que les usagers développaient fréquemment des mécanismes sophistiqués de prise de décisions et de réglementation pour prévenir les conflits d’intérêts. Elle a aussi caractérisé les règles qui permettaient d’obtenir ces bons résultats".
Elle découvre, affirme et prouve que les marchés ou l’Etat ne sont pas les seuls gestionnaires, les seuls régulateurs admissibles de ces biens, mais au contraire que les associations de consommateurs et d’usagers s’en acquittent au moins aussi bien et sont plutôt mieux armées pour ce faire.
Ses constats sont les suivants : premièrement, les ressources communes sont souvent bien mieux administrées par leurs utilisateurs que ce que ne prévoit la théorie (qui prédit qu'elles seront gaspillées); deuxièmement, les "solutions" appliquées au problème des ressources communes - la régulation publique ou la privatisation - fonctionnent souvent plus mal qu'on ne pourrait le penser. En pratique, des utilisateurs réguliers de ressources communes sont capables de faire apparaître et évoluer des institutions spécifiques qui leur permettent d'administrer collectivement la ressource. Ces institutions émergentes ont l'immense avantage de se fonder sur la connaissance locale des utilisateurs