Primo lévi si c'est un homme
Vous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons, Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis, Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, Qui ne connaît pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain, Qui meurt pour un oui ou pour un non. Considérez si c'est une femme Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux Et jusqu'à la force de se souvenir, Les yeux vides et le sein froid Comme une grenouille en hiver. N'oubliez pas que cela fut, Non, ne l'oubliez pas : Gravez ces mots dans votre cœur, Pensez-y chez vous, dans la rue, En vous couchant, en vous levant ; Répétez-les à vos enfants, Ou que votre maison s'écroule, Que la maladie vous accable, Que vos enfants se détournent de vous.
L'auteur : Primo Levi est un auteur chimiste juif italien. Résistant communiste, il sera déporté à Auschwitz. Il survivra à sa déportation. Il meurt en 1987 d'une chute dans l'escalier de son immeuble, sans que l'ion puisse savoir si il s'agit d'un accident ou d'un suicide.
Comment l'auteur livre-t-il ses intentions et indique en partie comment lire la suite du livre?
I) Un poème qui donne à voir une réalité crue et inhumaine
- L'apostrophe au vers 1attire l'attention du lecteur
- le confort est souligné afin d'accentuer le sentiment de culpabilité
- opposition entre la vie paisible à l'extérieur des camps et la vie horrible à l'intérieur des camps.
- champs lexicaux de la mort et de la souffrance
- la vie n'a pas de valeur, il faut lutter pour tout
-"cela fut" : l'auteur insiste sur l''existence de ces horreurs
II) Un poème qui donne matière à juger.
- L'utilisation de l'impératif montre l'obligation de prendre en compte ce poème
- Demande par l'auteur de considérer les prisonniers comme des êtres humains.
-