Premier mémoire sur le paupérisme de alexis de tocqueville
Premier mémoire
1e partie
« Du développement progressif du paupérisme chez les modernes et des moyens pour le combattre »
Tocqueville part d’un paradoxe de son époque : en Europe, les pays les plus riches comportent plus d’indigents que les plus pauvres. Il observe aussi que la pauvreté est relative à la société au sein duquel on la mesure.
Afin de comprendre le paradoxe, Tocqueville décide de partir des premières sociétés et de parcourir l’histoire des moyens de production jusqu’à nos jours, liés à des besoins évoluant avec le temps. Cette approche peut donc paraître semblable en certains points à celle de Marx concernant la lutte des classes.
A ses débuts, l’homme est chasseur-cueilleur et nomade : il n’amasse donc pas de biens superflus et se contente du stricte nécessaire à sa survie. À savoir la satisfaction des besoins primaires : la faim et la sécurité. La société est alors égalitaire ; c’est une union visant à satisfaire plus facilement les besoins primaires de tous.
L’homme se fixe avec l’agriculture et la naissance de la propriété. Il est assuré de subvenir à ses besoins : des jouissances nouvelles apparaissent dont celle du superflu. Cela est à l’origine de l’inégalité et de l’aristocratie.
Le goût de la jouissance entraîne la disparition de l’union égalitaire des premières sociétés.
Certains vont alors tirer profit d’un peuple qui ne connaît pas la liberté et a oublié l’indépendance sauvage avec l’agriculture : ils sont prêt à tout subir pourvu qu’ils soient en sécurité et qu’ils soient en état de « bonheur végétatif ». Pour l’aristocratie, la guerre devient alors l’extension de son pouvoir et de ses richesses avec l’agglomération de la propriété foncière.
La féodalité s’installe avec la perte de la paix induite par la protection des légions. L’inégalité devient loi et seules deux classes existent : ceux qui possèdent la terre et ne la cultivent pas et ceux qui ne possèdent pas la terre