Poésie
Quand ils sont venus chercher les femmes qui lavaient leur linge en public,
Je n’ai rien dit, je lavais mon linge chez moi.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui se baignaient en public,
Je n’ai rien dit, j’avais peur de l’eau.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui se maquillaient,
Je n’ai rien dit, j’étais allergique au maquillage.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui portaient des couleurs vives,
Je n’ai rien dit, ma seule couleur était le noir.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui faisaient du sport,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas sportive.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui riaient en public,
Je n’ai rien dit, je ne riais jamais.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui accédaient à l’éducation,
Je n’ai rien dit, je détestais l’école.
Quand ils sont venus chercher les femmes qui osaient dire ce qu’elles pensaient,
Je n’ai rien dit, je ne donnais jamais mon avis.
Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer.
Kaboul, 2010.
J’ai choisi d’aborder ce sujet car la condition de la femme dans le monde m’interpelle. Je trouve déplorable le peu de considération portée aux femmes afghanes. Les interdictions qui leur sont destinées sont trop importantes, la restriction des libertés est beaucoup trop intense. Ce qu’elles subissent est une forme d’emprisonnement et je trouve inadmissible que personne n’intervienne pour défendre la cause de ces pauvres