Poésie et musique
Si la poésie se sert des mots pour faire passer un sens, elle a souvent été mise en musique. La musicalité de la poésie est donc une évidence comme le prouvent les nombreuses adaptations de texte en poèmes.
Pourtant, la poésie est-elle nécessairement musicale ? Les poètes doivent-ils privilégier le sens ou le travail sur les sonorités et les rythmes ? Nous verrons, dans un premier temps, que certaines formes poétiques mettent au premier plan le message, puis dans un second temps, que la musique est l’essence de la poésie.
La poésie se fait très souvent vecteur d’idées. Tout d’abord, on peut citer une poésie morale, destinée à faire passer un enseignement. Ainsi, les Fables, de La Fontaine, ont une visée didactique. Elles ont pour objectif de prodiguer des conseils d’ordre moral aux lecteurs du XVIIème siècle. La fable se compose d’un récit vivant qui sert de démonstration à la leçon. Dans La Grenouille qui se voulait faire aussi grosse que le bœuf, le poète, moraliste, montre les conséquences du manque d’humilité et d’une trop grande vanité. Les lecteurs, séduits par l’histoire qu’ils garderont en mémoire, retiendront mieux la leçon. Il est donc évident que cette poésie morale n’a pas pour objectif la musicalité, même si la forme joue un rôle important, mais bien l’enseignement.
De plus, plus proche de nous, on peut s’intéresser au cas de la poésie engagée. Né au XIXème siècle avec Hugo, il s’agit là d’une poésie au service de la société et de son fonctionnement. La forme se met au service du sens et passe au second plan. Les poèmes d’Aragon en sont un exemple probant. La poésie y est souvent narrative et instructive. Dans Ballade de celui qui chanta dans les supplices, le poète raconte la mort d’un héros de la Résistance, resté fidèle à ses principes jusqu’au bout et qui n’a pas cédé à la pression de la torture. Cette poésie se veut édifiante, elle doit montrer aux citoyens le chemin à