Poème
Le poème « Comme le champ semé en verdure foisonne » écrit par Joachim du Bellay a été publié en 1558 dans Les Antiquités de Rome. En 1553 du Bellay est parti pour Rome comme secrétaire de son oncle le cardinal. Durant son séjour de quatre ans, la vue des ruines romaines a inspiré le poète à écrire de la grandeur de l’Empire romain et de sa décadence funeste. A son retour, les œuvres du poète ont été publie dans le recueil Les Antiquités de Rome. Dans le poème en question du Bellay décrit l’histoire de la Rome antique en comparant son histoire au cycle de mûrissement d’un champ de blé.
Le poème à forme fixe en quatorze vers est un sonnet français à la métrique de l’alexandrin. Les premiers deux strophes sont des quatrains qui comportent deux rimes embrassés (abba – abba). Dans ces premières strophes du Bellay décrit un champ foisonnant de brins verts. Alors que les brindilles éclosent, le blé mûrit et jaunit sous la chaleur du soleil. Après avoir établi le contexte avec la première strophe, la deuxième strophe montre le moissonneur qui vient cueillir le blé mûr. Une fois bottelé, il arrange les gerbes de blé sur le champ tondu. Suivant le deuxième quatrain, il y a une transition de l’image du paysage agricole à la Rome antique. Dans le sizain décomposé en deux tercets avec un distique de rime plates (cc) et quatre vers à rimes croisées (dede), du Bellay décrit le déclin de l’Empire qui le transforme en ruines. Enfin il n’y reste que des reliques abandonnées qui sont cueilli par quelqu’un comme un glaneur suivant le chemin du moissonneur. Du Bellay sert d’une variation des rimes et utilise un rythme binaire composé de 12 syllabes divisé par la césure en deux groupes de six syllabes, les hémistiches. A côté des rimes riches et féminines : « foisonne » – « moissonne » [s/o/n], et des rimes riches et masculines : « verdissant » – « florissant » [i/ss/a] et « glaneur » – « moissonneur »