Poème XIV Pauca Meae Victor Hugo
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Introduction : Victor Hugo, écrivain français engagé, fait partie du mouvement littéraire appelé le romantisme. Il a écrit de nombreuses œuvres dont les Contemplations qui comptent 6 livres. Les contemplations est une œuvre autobiographique poétique. C'est aussi une œuvre politique car en parlant du deuil de sa fille il parle du deuil de la France, qui a perdu sa liberté. Pauca Meae (livre IV) c'est l'histoire d'un deuil et d'une renaissance qui se fait par l'écriture. C'est une élégie (forme de lyrisme permettant l’expression de la plainte propre au chant du deuil) rendu en hommage de sa fille Léopoldine décédée par noyade le 4 septembre 1843 dans la Seine à VILLEQUIER ; Poème XIV, Demain, dès l’aube (1856) est un des plus célèbres poèmes de ce recueil. Hugo fait allusion au pèlerinage sur la tombe de sa fille .
Forme : Composé de trois quatrains d’alexandrins en rimes croisées.
Ce court poème n’a pas de titre.
On le désigne alors par son incipit, Demain, dès l'aube = c’est-à-dire les premiers mots qui le composent.
Il constitue le poème XIV de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations
Analyse
Le poème tutoie un interlocuteur restant inconnu, pour lui raconter, à la première personne et au futur, de quelle manière il va partir le lendemain dès l’aube et, sans jamais se laisser distraire par son