Pouvons-nous parler d'une permanence du sujet?
Introduction: 3 temps
Amener le sujet: partir d’une situation banale où on fait l’expérience du problème posé par l’énoncé: même si notre comportement, nos idées, nos goûts évoluent tout au long de notre vie, on ne devient pas pour autant un autre individu: nous gardons la même identité. C’est cette identité qui fait de nous des sujets de droit responsables. Pourtant, il arrive que le caractère d’un homme se modifie au point que l’identité de celui-ci soit altérée: on parle alors d’aliénation, littéralement le fait de devenir un autre. L’homme devenu fou perd sa capacité juridique: il n’est plus un sujet.
Amener la problématique: Pouvons-nous parler d’une permanence du sujet (énoncé de la question de la dissertation)? Le sujet, entendu comme l’être humain conscient et responsable de ses pensées et de ses actes, manifeste en effet une ambiguïté: d’un côté, il désigne ce qui constitue en propre l’individu que nous sommes, renvoyant à un pôle d’identité inaltérable, de l’autre, il présente une série de modifications, dont la plus évidente est l’évolution temporelle. Cette ambiguïté se retrouve au cœur de la notion elle-même de sujet: n’oublions pas qu’au sens étymologique, « sujet » signifie « ce qui est en-dessous », autrement dit, ce qui est soumis. Le sujet est-il soumis au changement? Pour répondre à cette question, nous devrons déterminer ce qui constitue l’identité du sujet (problématique). En effet, qu’est-ce qui me permet de dire que je suis toujours le même? Le fait que je conserve la même apparence physique? Les mêmes idées?
Plan: Dans un premier temps, nous verrons que l’identité du sujet peut être attribuée à une substance résistant à tout changement, puis nous étudierons si cette identification du sujet à la substance est légitime: doit-on considérer la permanence du sujet comme une expression vide de sens (voir remarque n° 5)? Nous démontrerons enfin que le sujet possède une permanence, mais qui