Pourquoi les hommes servent-ils (la boétie)
"Quel est ce vice, ce vice horrible de voir un monde infini d'hommes non seulement obéir mais servir, non pas être gouvernés mais être tyranisés? [...] de les voir souffrir [...] non d'une armée mais d'un seul?". Cette citation résume parfaitement la question centrale de l'oeuvre de La Boétie qui se pose la question de savoir pourquoi les hommes acceptent de servir et d'être tyranisés par un seul homme. La boétie amorce une première approche importante. En effet, il explique que les hommes ont une certaine fascination pour les chefs charismatiques ce qui induit que le tyran n'est pas obligé d'employer la force pour se faire respecter. On se retrouve donc avec une "servitude volontaire" qui puise sa force dans la fascination de l'homme envers son tyran. Il va de soi alors de se demander si l'homme a un penchant naturel à la "servitude volontaire" qui pourrait expliquer qu'il accepte de servir. Cependant, La boétie réfute cette hypothèse car pour lui, les hommes n'ont pas la force de désirer la liberté. Ainsi, les hommes sont dénaturés et perdent leur désir de reprendre la liberté. On peut donc dire que l'homme nait libre mais qu'il ne vit pas libre : il accepte de servir car il se retrouve découragé. Les hommes acceptent donc de servir car le monde institué les oblige justement à servir; ce n'est pas propre à l'homme.
Pour expliquer la servitude des hommes, La boetie parle d'habitude. En effet, l'habitude de sevir depuis des générations peut entrainer une normalisation et une banalisation de l'idée de servir. C'est un état quasi naturel qui se transmet et se perpetue. Cette habitude et cette perte de liberté conduisent à la faiblesse du genre humain qui est incapable d'entrevoir de grandes actions pour retrouver cette liberté. De plus, La Boetie parle d'une "chaîne inintérrompue" qui va du haut de la société vers le bas. Dans cette sorte de pyramide de la société, chaque homme gagne quelque chose dans la