Pourquoi "le phénomène people" fonctionne si bien?
En résumé, l’admiration de fans en quêtes de modèles identificatoires n’explique pas tout. Le public ne se réduit pas à des adolescents subjugués en mal de modèles. La fascination pour les élites touche à toute sorte de public. Le goût pour le people comporte aussi une dimension de sociabilité. Le commérage entre amis, en famille, au café, au travail, permet de créer du lien, de partager des valeurs ou des critiques. Le goût pour la vie privée d’autrui : les histoires de ruptures, de conflits, de jalousie, de drames, nous concernent tous. Ces histoires ne sont pas dépourvues de contenu. Au contraire, elles mettent en scène des relations sociales élémentaires- amitiés, amour, rupture, jalousie, trahison. Il y a aussi ces expériences de vie fondamentales (réussite ou échec, santé ou maladie, succès ou tragédie) qui nous touchent en tant qu’humains. Au final, le people peut paraître dérisoire, futile, sordide, vulgaire, obscène. C’est souvent le cas. Mais il touche à des cordes sensibles, très sensibles, qui renvoient à quelque chose de très profond dans la nature humaine, ce qui explique son véritable succès..
Au sein de deux instances spatiales et temporelles, la lecture de « presse people » devient une lecture de plaisir. Si la lecture de ces magazines présente la caractéristique de permettre au lecteur de se distraire, elle lui sert aussi à se rassurer sur sa propre vie privée par comparaison avec celle des célébrités. L’analyse des photographies lui offre un moyen de se rendre compte que la vie privée des célébrités n’est pas si différente de celle du commun des mortels.