Portrait de Julien et Mme de Rênal dans le Rouge et le Noir
La première rencontre avec l'échange des regards permet à Stendhal de donner au lecteur des éléments pour dresser le portrait des deux personnages.
Ainsi, Julien est un jeune homme à l'allure encore enfant et à la sensibilité presque féminine, au point que Mme de Rênal le prend au départ pour «une jeune fille déguisée» (lignes 11-12). Cette impression émane de son teint pâle, mentionné à plusieurs reprises : ligne 6 «pâle» puis ligne 9 « le teint...si blanc » mais aussi de « ses yeux si doux ».
La sensibilité du personnage est illustrée par les larmes qu'il a versées « il venait de pleurer » (ligne6) et le fait qu'il rougisse sous le coup de l'émotion « joues...maintenant si roses (l34) puis qu'il éprouve de la honte.
Le jeune homme se montre hésitant, voire peureux ou très timide :« il n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette »(ligne ). Sa timidité est évoquée directement dans le texte ligne 23.
Julien est qualifié de « jeune paysan presque enfant »(ligne 5) lorsque Mme de Rênal l'aperçoit : son habit est en effet simple, il porte « une chemise bien blanche » et tient « une veste fort propre en ratine violette » (ligne 8), la ratine étant une étoffe de laine épaisse et chaude que peuvent porter des paysans.
L'extrait nous révèle enfin qu'il se présente en tant que précepteur.
Dans ces quelques lignes du roman le Rouge et le Noir, Julien apparaît donc comme un homme jeune qui possède une certaine fragilité et qui ne laisse pas insensible Mme de Rênal, le second personnage de cette scène : Mme de Rênal, mère de famille, est avant tout présentée comme une personne vive et gracieuse, de nature plutôt joyeuse : « elle se mit à rire....fille ». La première phrase laisse toutefois entendre que son comportement est moins naturel quand elle se trouve en compagnie d'hommes. Complètent cette grâce, sa voix douce (l 19) et son air doux également (l ).
Elle apparaît