Populationnistes
Ce sont les mercantilistes qui initient ce courant. Ils reprennent la formule de J. Bodin selon laquelle " il n'est de richesse que d'hommes ". La croissance de la population a une influence positive par plusieurs canaux : l'augmentation de la demande qui en résulte incite à accroître la production ; elle pousse à une organisation plus efficace de la production d'où des gains de productivité ; une population plus grande permet d'étaler les frais généraux d'une société. Par opposition aux malthusiens, A. Sauvy souligne qu'à " chaque fois que se produit une différence, un écart entre deux grandeurs, deux choses qui devraient être au même niveau, il y a deux façons de rétablir l'équilibre, aligner vers le haut ou vers le bas. En annonçant qu'il y a excès de quelque chose, l'optique malthusien suggère instinctivement de niveler par le bas ".
(Sauvy)
Théorie de la pression créatrice (de la population)
Selon E. Boserup, la pression démographique entraîne une réorganisation de la production agricole. Contrairement à l'analyse malthusienne, on ne peut séparer l'évolution de la production agricole et de celle de la population. C'est la taille de la population et donc le niveau de subsistances nécessaire qui conduisent à des modifications dans les modes d'exploitation des terres. Ainsi, la pression démographique a-t-elle obligé par exemple dans les pays du Nord à adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres agricoles. A l'inverse, une population clairsemée n'incite pas la société à changer le système d'utilisation du sol. La croissance démographique joue un rôle moteur dans le changement des techniques, une pression créatrice. Boserup oppose ainsi à la trappe malthusienne (insuffisance de la production alimentaire), la trappe à faible densité de population (faible progrès technique).
(Boserup)
http://www.vcharite.univ-mrs.fr/PP/yildi/croissance/dos9900/population.html