politiques publiques de l'emploi
Les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail ne sont un secret pour personne. Leur place spécifique sur le marché du travail, leur taux de chômage élevé et leurs trajectoires d’insertion, hétérogènes en fonction du sexe et de l’origine ethnique, sont analysés ici. S’agit-il d’une situation transitoire ou annonciatrice de changements structurels de l’emploi ?
Commentaire critique
Le rapport des jeunes à l’emploi s’est transformé depuis une trentaine d’années. La difficulté à accéder à un premier emploi, le passage récurrent par le chômage et par des emplois précaires ont conduit les politiques publiques à s’intéresser fortement à leur situation. Ces sujets sont souvent évoqués. Mais l’auteur s’interroge aussi sur les concepts et les limites de son sujet d’étude : qu’est-ce qu’un jeune ? N’y a-t-il pas des catégories plus pertinentes à l’intérieur de la catégorie « jeune », des effets de structure comme la féminisation de l’emploi ou l’allongement de la formation, par exemple ? Le fait que le passage de la sortie de formation à un emploi stable ne soit plus une frontière claire, ni même un passage progressif, mais que s’y soit substitué un enchevêtrement de situations entre formation, emploi et chômage a changé la vision de la question. Dans ces parcours d’insertion professionnelle, on ne peut ignorer l’influence de l’origine sociale, du genre, de l’origine ethnique ni s’interroger sur l’évolution des critères d’appréciation de la position « être inséré ». De la comparaison des divers modes d’insertion professionnelle en Europe, l’auteur dégage des idéaux-types de marché du travail (marché professionnel, marché interne d’entreprise, marché externe ou non organisé) qui permettent de rendre compte des contrastes importants dans les processus d’accès à l’emploi des jeunes dans les périodes de chômage de masse. Toutefois, les systèmes nationaux d’insertion sont de plus en plus fluctuants. L’auteur rappelle aussi que les travaux économétriques